CFE 2024: Quelles modifications et quels impacts pour les assurés ?

En juillet dernier, la CFE (Caisse des Français de l’Etranger) a communiqué sur 3 sujets importants pour les assurés : le bilan de l’exercice 2022, les perspectives de revalorisations tarifaires à venir et les modifications de zones de couvertures en 2024. Cette communication est intervenue rapidement pour dissiper les inquiétudes partagées notamment sur les discussions en ligne, qui suggéraient que la CFE était confrontée à des difficultés financières. Mais qu’en est-il vraiment ?

Les annonces faites en juillet dernier par la CFE

Le résultat 2022 de la CFE

La CFE a confirmé que l’année 2022 a été marquée par un déséquilibre entre le montant plus réduit des cotisations perçues et celui plus élevé des prestations versées ; avec notamment un recul des contrats d’entreprises. Malgré ce constat, la CFE rappelle qu’elle a un budget autonome (exception faite de la catégorie aidée) et que ses comptes 2022 ont été certifiés par le commissaire aux comptes sans réserve.

Les revalorisations tarifaires 2024

Conséquence directe du déséquilibre financier de 6M€, la CFE a des réserves prudentielles, mais elle doit engager des actions complémentaires pour rétablir l’équilibre, comme le ferait toute mutuelle autonome. Une de ces mesures implique la revalorisation des cotisations des adhérents. Si les cotisations 2024 ne sont pas encore définies, nous pouvons rappeler que les cotisations individuelles ont déjà été augmentées de 6.7% au 1er Avril 2023.

L’action la plus immédiate en matière de cotisation est l’augmentation des tarifs FrancExpat de 10% au 1er Octobre 2023. Une autre mesure déjà connue est la suppression du « bonus fidélité » à compter du 1er Janvier 2024. Ce bonus, qui accordait une réduction moyenne de 5% aux contrats en fonction de leur ancienneté, ne sera plus appliqué.

Evolution des zones de couverture de certains pays

Face à l’évolution du coût des frais de santé dans le monde, la CFE a également dû se pencher sur la répartition des pays dans ses cinq zones de couverture.

A partir du 1er Janvier 2024, 3 pays verront leur zone rétrogradée en zone inférieure (Iraq, Tchad et Russie), tandis que 11 pays évolueront en zone de couverture supérieure :

  • Bahreïn, Nelle Calédonie, Philippines, Taïwan et Vietnam passeront de la zone 1 à 2
  • Angola, Liban et Thaïlande passeront de la zone 2 à 3
  • Autriche passera de la zone 3 à 4
  • Singapour et Suisse passeront de la zone 4 à 5

A la même date, la prise charge Tiers Payant Hospitalier, qui était de 80% pour les contrats CFE seule (sans complémentaire) en cours en Thaïlande et au Liban, sera réduite à 70%.

Nous devons rappeler que d’une manière générale, mais encore plus fortement dans les économies émergentes, les frais de santé ont considérablement augmenté ces dernières années, en raison d’une combinaison de divers facteurs : médicaux (comme la pandémie), techniques (meilleurs équipements), ou économiques (revalorisation des salaires et inflation). De plus, cette hausse est accentuée par la popularité croissante des établissements de santé privés qui rivalisent pour offrir des services d’excellente qualité, mais toujours plus onéreux.

 

Incidences pour les assurés CFE

Deux notions importantes méritent attention en ce qui concerne les modifications de zones CFE. La première concerne l’impact sur les remboursements de la CFE, et la seconde concerne les répercussions possibles sur les assurances complémentaires des assurés.

Le niveau de remboursement de la zone de couverture

La modification des zones de couverture de 11 pays, y compris la Thaïlande, chère à nos retraités et la Nouvelle Calédonie utilisée comme pays de soins pour nos nombreux assurés du Vanuatu, entraîne une réduction des prises en charges prévues par la CFE. Par exemple en zone 3, la prise en charge hospitalisation prévue (hors disposition de Tiers Payant Hospitalier) passe de 50% à 42%. De même pour les assurés à Singapour, la prise en charge réduit de 31% à 19% des frais d’hospitalisation.

Cela soulève la question de savoir si les assurés « CFE seule » devraient envisager de souscrire à une complémentaire CFE.  En effet, le reste à charge peut atteindre 50% ou plus de la facture d’hospitalisation, et les remboursements de soins courants sont minorés dès la zone 2, ce qui rend la question légitime. Cependant, il faut garder à l’esprit qu’ajouter une assurance complémentaire à la CFE a aussi un coût.

Les assurés CFE ont tout intérêt à explorer les différentes solutions d’assurance qui s’offrent à eux : assurance locale, assurance expatrié au 1er euro (sans intervention de la CFE) ou assurance complémentaire à la CFE ; et à comparer leurs avantages et inconvénients.

Une incidence directe sur les complémentaires santé CFE

Les adhérents CFE qui ont une complémentaire ou prévoient d’en souscrire une, doivent être conscients que les modifications de zone de la CFE auront une incidence directe sur leur cotisation d’assurance complémentaire. En effet, le tarif de la mutuelle est calculé en fonction de la part des frais de santé couverte par la CFE. Si cette part diminue, la complémentaire doit rembourser davantage, ce qui mécaniquement peut l’amener à réviser ses tarifs.

Les assureurs qui ont de gros portefeuilles d’assurés sur les pays concernés par ces changements de zones, devront certainement augmenter davantage leurs tarifs sur les zones concernées. Ainsi, la question des cotisations santé devient une double préoccupation, au niveau de la CFE et de la complémentaire.

Les solutions envisageables

Des assurances locales sont toujours disponibles sur place. Cependant, avant de souscrire, nous vous recommandons de vous renseigner sur toutes les limitations spécifiques au contrat : conditions de renouvellement et de révision de tarif, traitement des antécédents médicaux et des maladies chroniques, plafonds de couvertures, garanties incluses, etc.

Nous vous rappelons notamment que les contrats locaux ne bénéficient pas de garanties viagères et que même s’ils peuvent théoriquement durer jusqu’à 100 ans. Les assureurs ont le droit de résilier chaque année les contrats des assurés qui leur « coûtent trop cher ». Ca peut paraître étonnant pour un français, un belge, un luxembourgeois ou un Suisse, qui n’a jamais connu ça du fait de lois protectrices, mais c’est la réalité. Nous vous invitons à lire notre page sur ce thème : Assurances Françaises VS locales et internationales.

Selon les profils, un contrat expatrié au 1er euro pourrait se révéler plus avantageux qu’un contrat santé CFE avec une complémentaire. Ce type de contrat peut présenter plusieurs avantages, tels que des délais de traitement des remboursements optimisés par rapport à la CFE, des cotisations moins élevées, et une gestion unique qui simplifie le quotidien (plus besoin de suivre 2 contrats distincts).

A noter, les expatriés seront soumis à un questionnaire de santé par les assurances internationales et locales. Lorsqu’il y a des antécédents médicaux à prendre en compte, les assureurs peuvent appliquer des majorations de tarif, des exclusions, voire refuser votre dossier en fonction des pathologies préexistantes. Nous vous conseillons toujours, de réaliser une étude auprès du nouvel assureur avant de résilier votre contrat CFE en cours.

Bien que la CFE ait ses limites, elle reste la seule assurance santé internationale qui vous couvre à tout âge, contrairement aux assurances internationales et locales qui ont des limites, et quels que soient vos besoins de santé immédiats. Cet avantage est unique.  

Pour explorer ces solutions, le conseil d’un expert en assurance expatrié est fortement recommandé.

Les conseillers International Santé mettent leurs compétences à votre service, contactez-les !

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