Royaume-Uni : le NHS en péril ?
Le National Health Service (NHS), service gratuit de santé public du Royaume-Uni, se trouve dans la tourmente face à l’accumulation de problématiques : conjoncture, grève de personnel, Brexit… Une crise sans pareil depuis son lancement en 1948.
Ces dernières années, le NHS a été affaibli successivement par des politiques restrictives de gouvernements conservateurs, la crise sanitaire, le Brexit et l’inflation. La récession annoncée pour 2023, ainsi que les grèves de personnel soignant (infirmiers, médecins, ambulanciers) viennent s’ajouter au tableau et mettent en doute la pérennité du système de santé cher au cœur des Britanniques.
Le manque de financement et les restrictions budgétaires ont fortement impacté la qualité de service du secteur public de soins anglais (qui est financé par les impôts). Une des promesses du Brexit était pourtant de réinvestir les budgets attribués à l’UE dans le système de santé local, mais la sortie de l’UE a plutôt contribué à la pénurie de personnel soignant, et notamment celle des médecins généralistes. Il y aurait 130.000 postes à combler !
L’inflation aidant, les salaires des soignants sont en baisse et leur pouvoir d’achat réduit de 20% depuis 2010, ce qui a mené à des grèves fin 2022 et depuis le début de l’année. Cette conjoncture contribue à l’augmentation des délais d’attente, en venant s’ajouter aux nombreux reports des soins non urgents accumulés durant la pandémie. Les patients se retournent vers les urgences à défaut de pouvoir consulter.
En novembre 2022, c’était plus de 7.1 millions de personnes qui étaient en attente de soins, les délais d’attente moyens aux urgences dépassant les 12h dernièrement, sans compter sur la grève des ambulanciers qui oblige les patients en nécessité de transport à s’organiser par leurs propres moyens pour rejoindre les établissements de santé. Le service public britannique s’enlise.
Le résultat d’une telle politique est l’observation d’une surmortalité aux urgences, et de la mauvaise prise en charge des malades du cancer par exemple. Nombreux d’entre eux n’ont tout simplement pas pu être pris en charge ou attendent indéfiniment de l’être, les délais de 31 jours entre l’établissement du diagnostic et le début des soins étant loin d’être tenus. Durant la gouvernance de Cameron, les remboursements des traitements anti-cancéreux avaient même été réduis de façon à ce que les soins ne coûtent pas plus de 30.000£/an par malade.
Face aux multiples défaillances du NHS, que ce soit pour l’accès à des consultations, aux urgences ou dans la prise en charge des soins liés à la maternité ou au cancer par exemple, c’est le secteur privé qui se développe et prend le pas sur le public. Les NHS Charities de leur côté ne pourront pas combler tous les manques du NHS, qui ne peut pas se reposer sur des collectes de fonds et dons.
Ces organisations caritatives investissent dans les NHS, pour financer des projets divers tels que le développement des services de soins intensifs pour les enfants, centres pour le cancer, etc. et palier ainsi aux nombreux manquements du NHS.
Le nouveau gouvernement vient de faire une promesse de 7.000 lits supplémentaires et de 500 millions de livres sterling pour améliorer les capacités hospitalières ; en espérant que les hôpitaux parviennent également à libérer de la place malgré la désorganisation générale.
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