Législatives : les expats ne pourront pas voter par Internet

Cet abandon du vote électronique intervient à quelques semaines des élections présidentielles qui auront lieu les 23 avril et 7 mai, et législatives prévues les 11 et 18 juin 2017. Les Français de l’étranger devront donc choisir l’une des solutions alternatives pour exprimer leur choix politique à savoir : le vote à l’urne, par correspondance ou bien la procuration. Cette décision a été prise dans un contexte de menace de cyberattaques qui pourrait affecter le bon déroulement des élections. Elle ne concerne que les élections législatives mais induit également un doute sur la présidentielle.

Elections législatives : le vote par procuration facilité

Compte tenu « du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourrait affecter le déroulement du vote électronique », le scrutin se fera de manière traditionnelle, comme l’a annoncé le ministre des Affaires étrangères le 6 mars 2017. Suite aux recommandations de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques (ANSSI), le gouvernement a décidé d’abandonner le vote électronique des Français de l’étranger aux élections législatives. Ces dernières qui avaient eu lieu pour la première fois en 2012, s’étaient pourtant déroulées sans incident. Matthias Fekl a toutefois indiqué que les élections 2017 sont marquées par un contexte bien précis puisque les risques de cyberattaques sont réels.

Pour inciter ces électeurs à venir voter malgré la suspension du vote par Internet, les votes par procuration et par correspondance seront facilités. La limite de recueil des demandes de vote par correspondance a ainsi été reportée au 31 mars 2017 au lieu du 1er mars. Par ailleurs, il y aura autant de sites de vote pour les élections législatives que pour les présidentielles. Les Français pourront donc exercer leur droit de vote à l’urne dans les mêmes conditions que lors des présidentielles.
Vers une hausse de l’abstention ?

En 2012, les taux de participation des Français de l’étranger aux législatives variaient de 20 à 25 %. Certains participants prétendent que cette suspension du vote par Internet aux élections législatives pourrait générer une hausse de l’abstention. Toutefois, cette affirmation est discutable puisqu’une étude de cas réalisée en 2014 démontre que le nombre de Français de l’étranger utilisant le vote électronique est encore trop faible pour impacter fortement le taux d’abstention. Il ne faut pas oublier que le fait de ne pas voter par Internet oblige certains d’entre eux à se déplacer à plus de 3 000 km pour trouver un bureau de vote.

Cette décision prise par le gouvernement a provoqué la colère de la droite qui estime que cette mesure tend à favoriser la gauche, considérant que la majorité des Français de l’étranger seraient de droite. Elle ne fait également pas l’unanimité auprès des élus de gauche qui affirment que cela constitue un « déni démocratique ». Frédéric Lefebvre, député des Français d’Amérique du Nord, 1ère circonscription, a lancé une pétition pour protester contre une décision qu’il estime « inacceptable ». De même, Philippe Gustin, candidat investi par les Républicains, a lui aussi mis en ligne une pétition.


Que sait-on de ces cyberattaques ?

Dans le journal Le Monde, le député anciennement socialiste Pouria Amirshahi évoque un « argument facile », précisant que le vote par Internet n’avait posé aucun problème en 2012. Il semble pourtant que la menace de cyberattaques soit réelle pour cette année 2017. Cette dernière aurait également été renforcée depuis les accusations d’ingérences de la Russie dans l’élection présidentielle américaine. Le mouvement En marche ! a précisé avoir enregistré plus de 4 000 attaques informatiques à son encontre en février dernier. Cependant, même si le vote électronique est risqué tant au niveau de l’identification de l’électeur que des recomptages des voix, il est aujourd’hui perçu comme une nécessité qui permet d’assurer « un égal accès des électeurs au vote ».

De plus, le vote par Internet n’est pas pour autant abandonné, comme le rappellent le ministre des Affaires étrangères et l’ANSSI. « Le concept même de vote électronique n’est pas remis en cause. Ce n’est pas le moment de relever le stylo. D’ici les prochaines élections, cela reste un objectif », a affirmé Guillaume Poupard, le directeur général de l’ANSSI à Nextinpact.

Economisez sur votre assurance expatrié
Economisez sur votre assurance expatrié
523 formules comparées en 2 minutes seulement.
Je compare
  • Partager :
  • Réagir :

Découvrez également

Coûts médicaux : les tendances mondiales 2025

En 2025, l'inflation médicale mondiale devrait atteindre 10,4 %, alimentée par l'essor des technologies, la surcharge des systèmes publics ou la demande accrue pour de nouveaux services. Les tendances et les défis pour les assurés expatriés sont à découvrir dans notre article.

Expatriés et voyageurs : les visas avec examens médicaux

Certains pays ont des exigences spécifiques en matière de santé et conditionnent la délivrance du visa à la réalisation d'examens médicaux. Nous avons listés les principaux ici

Instauration de la TVA à 20% pour les écoles privées au Royaume-Uni

Comment cette nouvelle taxe pourrait alourdir le budget des familles expatriées et renforcer l'importance de maîtriser des dépenses comme celles de la santé.

Retraite à l'Étranger : les meilleurs pays et comment gérer sa santé ?

Les retraités français choisissent l'expatriation pour une meilleure qualité de vie dans des destinations ensoleillées. Mais pour une expatriation réussie, bien prévoir sa couverture santé est essentiel.

Evolution du prix des médicaments : quel impact sur le coût de la santé expatrié ?

Les prix des médicaments continuent d'augmenter en 2024. Quel impact cela a-t-il sur le coût de la santé des expatriés ? Nous analysons les causes, des tendances mondiales et des stratégies pour maîtriser ses coûts de santé.

Vos réactions

Poster un commentaire
Avis vérifiés 4.9/5