Obligations légales des entreprises pour la couverture sociale des collaborateurs à l’international

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Protection sociale et mobilité internationale

En matière de mobilité internationale, les entreprises ont la responsabilité d’assurer la protection sociale de leurs collaborateurs. Chez International Santé, nous vous accompagnons pour choisir des solutions santé et prévoyance conformes à vos obligations sociales et légales. Que vous soyez une TPE, une PME ou une grande entreprise, voici les règles essentielles à connaître.

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Comprendre les règles de base
de l’assurances santé expatrié pour les entreprises

Les règles principales à respecter

La conformité avec les obligations locales

Une assurance expatrié ne se substitue pas aux obligations du pays d’accueil, s’il y en a. Les entreprises doivent vérifier les éléments suivants :

  • Affiliation au régime de base local du pays d’expatriation
  • Souscription à une assurance reconnue localement
  • Respect des exigences locales minimales ou Minimum Essential Coverage (MEC) du pays

Exemple 1 : la loi sur l’Affordable Care Act (ACA) aux Etats-Unis et la menace de la Penlaty Tax.
Exemple 2 :
une assurance locale MEC à Dubaï, sous peine de sanctions administratives.

Le maintien d’un niveau de couverture équivalente

Si le salarié a été employé en France avant son départ en expatriation, il devra bénéficier d’une protection sociale équivalente à celle proposée en France. Selon son statut (expatrié, détaché ou en mission temporaire), l’entreprise doit adapter la couverture pour garantir un niveau adéquat de protection sociale, incluant santé, prévoyance, et parfois retraite, conformément aux obligations légales.

Dans le cas d’une assurance collective, les entreprises françaises peuvent être soumises à des règles spécifiques qui encadrent les garanties minimales à offrir. Ces règles découlent souvent des accords de branche ou des conventions collectives applicables à leur secteur d’activité, et elles peuvent imposer des standards en matière de santé, d’invalidité ou de décès. À l’inverse, dans le cadre d’une assurance individuelle, la couverture peut être personnalisée et négociée directement avec le salarié, offrant ainsi davantage de flexibilité, mais nécessitant une vigilance accrue pour respecter les obligations locales et internationales.

Le respect des obligations fiscales et sociales locales

Proposer une couverture internationale ne dispense pas l’entreprise de respecter les taxes et contributions locales prévues par le pays d’accueil. Il est également nécessaire d’évaluer les implications fiscales pour l’entreprise et le salarié, en tenant compte des accords bilatéraux éventuels en matière de Sécurité Sociale ou de fiscalité. Certains coûts sont inévitables, mais certaines dispositions permettent d’éviter la double imposition par exemple.

Les risques en cas de non-conformité de l’entreprise

L’entreprise qui ignore ces règles s’expose à des pénalités éventuelles, si la solution retenue n’est pas conforme aux exigences locales, ainsi qu’à plusieurs types de risques directement liés aux autorités françaises, locales ou au salarié:

  • Pénalités fiscales et financières : sanctions et amendes pour non-respect des règlementations locales pour l’entreprise ;

  • Juridiques: contentieux et répercussions pénales ou sociales pour l’entreprise ;

  • Financiers (coûts imprévus): des frais élevés liés à des événements imprévus, comme un accident du salarié ou l'absence de garantie, qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros en cas d'hospitalisation prolongée, de décès ou d'invalidité.

  • Atteinte à l’image : risques de désengagement des collaborateurs (perte de talents) et impact sur la réputation de l’entreprise.
Cas concret : si un salarié décède en expatriation en faisant du vélo, sa famille pourrait réclamer à l’entreprise le paiement du capital décès dont il bénéficiait en France.

Choisir une assurance santé expatrié adaptée permet à l’entreprise de répondre efficacement à l’obligation de maintien d’une couverture santé équivalente à celle du pays d’origine. Ces solutions viennent en complément des garanties locales obligatoires, souvent insuffisantes pour offrir une véritable sécurité aux salariés en mobilité internationale.

Les assureurs spécialistes de l’expatriation proposent une gamme étendue de couvertures qui permettent d’assurer une protection complète, incluant des prestations de santé, de prévoyance (invalidité, décès), et parfois même de retraite. Certaines de ces assurances sont conçues pour respecter les exigences locales spécifiques, ce qui permet à l’entreprise d’optimiser ses coûts tout en garantissant une protection optimale pour ses collaborateurs.

Notre équipe d’experts en santé internationale est à votre disposition pour vous guider à travers ces solutions et vous aider à choisir celle qui répond parfaitement aux besoins de votre entreprise et de vos salariés.

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Mobilité internationale :
différents statuts impliquent différentes obligations

Dans tous les cas, pensez à prévenir l’URSSAF !

Lorsqu’une entreprise décide de faire travailler un salarié à l’étranger, elle doit tenir compte des obligations légales et sociales associées au statut de ce collaborateur.

Le pôle mobilité internationale de l’URSSAF est l’organisme de référence pour accompagner les entreprises françaises dans ces démarches. Il fournit des informations précises sur les dispositions à prendre en fonction du type de contrat (détaché, expatrié, télétravailleur à l’étranger, freelance, etc.).

Par ailleurs, l’URSSAF doit être informée de toute démarche entreprise, notamment pour les salariés déjà inscrits dans l’effectif en France. Pour les missions dans l’Union européenne ou l’EEE, l’URSSAF délivre le formulaire A1, indispensable pour prouver le maintien au régime de sécurité sociale français.

Le CLEISS (Centre de Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale) est également une ressource précieuse pour comprendre les spécificités des régimes sociaux étrangers et les accords internationaux applicables.

Protection sociale internationale du détaché

Un collaborateur en détachement reste rattaché au régime de sécurité sociale français pendant toute la durée de sa mission à l’étranger. Ce statut, initié à la demande de l’employeur, implique plusieurs démarches :

  • Établir un avenant de détachement : ce document précise les conditions de la mission (durée, rémunération, obligations spécifiques). La durée maximale est de 2 ans en Europe et jusqu’à 5 ans dans les pays ayant signé une convention de sécurité sociale avec la France.
  • Maintenir les cotisations sociales en France : l’entreprise continue de verser les cotisations à l’URSSAF pour garantir la couverture sociale complète du collaborateur.
  • Souscrire une couverture santé et prévoyance complémentaire : cette couverture doit être adaptée à la destination et aux éventuelles lacunes du système local.
  • Respecter les obligations fiscales internationales : l’entreprise doit s’assurer que la rémunération respecte les accords bilatéraux en vigueur pour éviter une double imposition.
  • Prendre en charge les frais annexes : comme le logement, le transport, les outils de travail (ordinateur, téléphone) ou encore les frais de déplacement et d’installation.
  • Obtenir les autorisations nécessaires : comme un visa ou un permis de travail pour le salarié, selon la réglementation du pays d’accueil.

La protection sociale de l’expatrié

Contrairement au détaché, un salarié expatrié n’est plus affilié à la Sécurité sociale française et dépend intégralement du système de protection sociale de son pays d’accueil. La demande de mobilité internationale provient de l’employeur, qui doit :

  • Établir un contrat de travail local : ce contrat respecte les règles sociales et fiscales du pays d’accueil, tout en fixant les conditions de travail adaptées.

  • Préciser le statut du contrat d’origine : soit déterminer si le contrat de travail initial est rompu ou s’il est suspendu le temps de l’expatriation pour permettre au salarié de réintégrer l’entreprise.

  • Affilier le collaborateur au régime social local s’il existe : cette étape est obligatoire et doit être réalisée en conformité avec les lois locales.

  • Prévoir une assurance santé internationale : cette assurance, en complément ou non de l’affiliation à la CFE (Caisse des Français de l’Étranger), garantit une couverture complète, y compris pour les soins importants ou non pris en charge localement.

  • Vérifier la conformité de l’assurance santé choisie : elle doit répondre aux exigences locales en matière de couverture minimale et être reconnue par les autorités locales.

  • Gérer les obligations fiscales : l’entreprise doit analyser les risques de double imposition et prévoir les démarches nécessaires pour s’y conformer ou les éviter.

  • Mettre en place un plan de réintégration éventuel : si le retour du collaborateur expatrié dans l’entreprise en France est prévu, il faut anticiper cet aspect dans les termes du contrat ou de l’avenant. La suspension temporaire du contrat de travail français prévoit généralement le retour du salarié dans des conditions similaires à celles qu’il avait avant son départ, notamment en termes de poste, de rémunération et d’ancienneté.

Vous pouvez consulter notre page sur les « Statuts Expatriés » pour plus d’information sur les distinctions entre l’expatrié et le détaché.

La protection sociale du télétravailleur 

Un collaborateur en télétravail à l’étranger présente des spécificités qui diffèrent des cas de détachement ou d’expatriation. En règle générale, la demande de mobilité provient du salarié, mais l’employeur doit s’assurer que cette situation respecte les réglementations sociales et fiscales des deux pays (France et pays d’accueil). Les principales étapes incluent :

  • Établir un avenant de télétravail : ce document formalise les modalités spécifiques du télétravail à l’étranger. Bien que le salarié ne soit pas un expatrié au sens classique, cet avenant doit préciser les obligations respectives des deux parties, la durée de la mission, et les règles applicables (horaires, équipement et frais professionnels).
  • Évaluer les obligations légales locales : l’entreprise doit vérifier si le télétravail dans le pays d’accueil nécessite des démarches spécifiques, comme un permis de travail, une déclaration auprès des autorités locales ou une inscription à la sécurité sociale locale.
  • Maintenir le lien avec le Code du Travail français : même à l’étranger, le salarié reste généralement soumis au droit du travail français, à condition que cette situation soit compatible avec les lois du pays d’accueil. Cela inclut la sécurité au travail et les protections liées.
  • Prendre en charge une couverture santé et prévoyance adaptées : l’employeur doit proposer une assurance santé internationale couvrant les risques spécifiques liés au télétravail à l’étranger (soins médicaux, rapatriement, invalidité). Cette couverture doit être alignée avec les conditions convenues dans l’avenant.
  • Analyser les implications fiscales et sociales : l’entreprise doit s’assurer que le télétravailleur ne déclenche pas d’obligations fiscales ou sociales imprévues pour elle-même ou pour le salarié, comme une double imposition ou des cotisations à la sécurité sociale locale. Une consultation auprès d’un expert fiscal peut être nécessaire.
  • Prévoir des ressources logistiques et matérielles : l’entreprise peut être amenée à fournir des équipements spécifiques (ordinateur, accès sécurisé au réseau, mobilier ergonomique), tout en respectant les normes de sécurité du travail.
Cas concret : Les programmes d’exemption de visa sont généralement réservés aux touristes. Impossible de télétravailler aux USA avec un ESTA, en Nouvelle Zélande avec un NZeta, au Canada avec une AVE etc.
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Tout ce qu'il faut savoir sur les assurances santé expatrié
pour les entreprises et leurs collaborateurs.

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Les engagements de l’entreprise
pour ses salariés à l’étranger

Aspects contractuels et légaux

Lorsqu’un collaborateur est envoyé à l’étranger, l’entreprise doit adapter le cadre contractuel pour refléter le statut de mobilité internationale. Cela peut impliquer l’établissement d’un contrat local pour les expatriés, ou la rédaction d’un avenant de détachement ou de télétravail selon les cas. Ces documents doivent non seulement préciser les modalités pratiques de la mission (durée, conditions de travail, rémunération) mais également respecter les réglementations locales et internationales.

L’obtention des visas ou permis de travail nécessaires incombe à l’employeur, qui doit s’assurer que le salarié puisse exercer son activité en toute légalité dans le pays d’accueil. Une gestion inadéquate de ces documents peut entraîner des retards, voire des sanctions administratives. Chaque région ou pays impose ses propres règles en matière de droit du travail. L’entreprise doit ainsi vérifier les conditions d’emploi dans le pays d’accueil, notamment les salaires minimums et les congés obligatoires, et garantir que le contrat ou l’avenant respecte à la fois les normes locales et les principes du Code du Travail français, si ce dernier est encore applicable.

Ignorer ces engagements peut exposer l’entreprise à des sanctions juridiques, financières, et administratives, tant en France qu’à l’international. Par exemple, un salarié mal couvert pourrait engager la responsabilité de l’employeur pour manquement à son obligation de sécurité.

La couverture sociale et le droit du travail

L’entreprise a l’obligation de garantir la sécurité et la protection sociale de ses salariés à l’étranger. Cela inclut la mise en place d’une couverture santé conforme aux exigences du pays d’accueil, tout en préservant en principe les droits acquis dans le pays d’origine.

Dans le cadre des réglementations européennes, les travailleurs peuvent bénéficier d’une portabilité de leurs droits sociaux, mais cela ne suffit pas toujours. A destination de l’Europe ou hors Europe, des assurances complémentaires sont souvent nécessaires pour couvrir les éventuelles lacunes, notamment dans les domaines de la retraite, de l’invalidité, et du décès.

Proposer une assurance santé expatrié spécifique peut répondre efficacement à ces besoins. Ce type de couverture permet d’assurer un niveau de protection équivalent à celui offert en France, en complétant les systèmes locaux souvent moins robustes. Cette initiative favorise non seulement le bien-être du salarié mais renforce aussi les chances de succès de la mission, en créant un cadre de travail sécurisant et motivant.

Les accords de branche et conventions collectives

Dans certains secteurs, les accords de branche ou conventions collectives imposent des obligations spécifiques en matière de couverture sociale des salariés en mobilité internationale. Par exemple, dans le secteur de la construction, ces accords peuvent inclure des dispositions relatives à la couverture santé des expatriés, imposant une protection adaptée aux risques liés à ce type d’activité. De même, certaines conventions collectives exigent des garanties précises, notamment en matière de prévoyance ou d’avantages sociaux.

L’entreprise doit donc impérativement consulter les accords applicables à son secteur d’activité pour s’assurer de la conformité des mesures prises. Cela implique de vérifier les exigences en matière de couverture santé, de prévoyance, et de sécurité, tout en s’assurant que les salariés bénéficient des protections nécessaires pour accomplir leur mission dans de bonnes conditions.

Les engagements complémentaires

Au-delà des aspects contractuels et sociaux, l’entreprise doit veiller à offrir un environnement sécurisé à ses collaborateurs en mission à l’étranger. Cela inclut l’évaluation des risques liés au pays de destination, avec la mise en place de mesures adaptées, comme la souscription à une assurance enlèvement dans les zones sensibles.

La rémunération doit être ajustée en fonction du coût de la vie dans le pays d’accueil, afin de garantir un niveau de vie équivalent à celui dont bénéficiait le salarié en France. Par ailleurs, l’employeur doit prévoir les équipements nécessaires au bon déroulement du travail, tels qu’un téléphone professionnel, un ordinateur portable ou même un logement temporaire, selon les besoins spécifiques de la mission. L’entreprise doit soutenir ses salariés dans leur transition à l’étranger au travers d’une communication claire sur leurs droits et obligations, des formations sur les réglementations locales si nécessaire, et une assistance pour leur bonne intégration.

International Santé propose des solutions variées pour les entreprises, quelle que soit la taille de l’entreprise et de l’effectif à assurer à l’étranger, en tenant compte des exigences spécifiques à chaque mission internationale. Contactez nos conseillers pour un devis personnalisé.

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