L’essentiel sur l’assurance maternité des expatriés
Lorsque l’on a un projet de maternité, il faut s’y prendre idéalement 1 an à l’avance, et bien choisir son assurance expatrié pour ne pas avoir de limites si la grossesse est compliquée ou si le bébé nait prématuré ou avec des problèmes congénitaux.
En matière d’assurance santé expatrié, la maternité est un point extrêmement important dont il faut bien mesurer les enjeux.
Au-delà du bouleversement personnel créé par l’évènement, du fait qu’il intervienne à l’étranger, plus où moins loin de sa famille, de son pays d’origine et de ses repères, certains aspects sont difficiles à imaginer.
- Une grossesse qui se passe bien coûte entre 5.000 € et 30.000 € selon les pays (grossesse + accouchement).
- S’il y a des complications avant l’accouchement ça grimpe entre 50.000 € et 100.000 €.
- Pour des soins sur des prématurés nous avons des exemples à 300.000 € en Thaïlande et même 500.000 € au Mexique.
- Est-ce que je pourrai être évacuée en cas problème pendant la grossesse ?
- Péridurale, césarienne... quelles sont les habitudes locales ?
- Est-ce que la maternité a des équipements de réanimation ?
- Dans mon pays de destination quel est le sentiment face à la mortalité infantile ?
- Quelles sont les habitudes face à la détection des malformations ou anomalies congénitales (exemple de l’épidémie de zika au Brésil) ?
- L’IVG thérapeutique peut-elle être pratiquée ?
Nous traitons 2 à 5 demandes par semaine pour des grossesses en cours. Dans ce cas, pour les femmes qui sont déjà expatriées il est impossible de trouver une solution pour les frais liés à la grossesse.
Il sera par contre possible d’assurer l’enfant à naître. Ca peut paraître inutile de souscrire une assurance santé qui ne couvrira pas l'accouchement mais uniquement l'enfant, mais en fait, c’est sur le nouveau né que les factures atteignent des sommes astronomiques. Il faudra pour cela que les parents soient assurés avant la naissance, sinon l'enfant ne pourra pas être soigné si les frais ne sont pas payés d'avance par les parents.
Certains pays proposent de couvrir la maternité sans restriction via le système de santé local, tandis que d’autres vont rendre obligatoire l’assurance santé avec garanties maternité pour les femmes (notamment l’Australie, Hong-Kong ou encore l’Argentine pour certains Visas).
Si vous êtes couverte par la sécurité sociale locale, votre accouchement peut être pris en charge à 100%. Encore faut-il être éligible à ce système de santé et accepter les aléas de l’hôpital public ou autres pratiques locales. Quelques exemples :
- En Allemagne ou au Portugal, vous serez couverte en intégralité par la sécu locale (si vous êtes affiliée et pouvez bénéficier du système), ici tout va bien.
- Il en sera de même si vous êtes au Chili. Par contre, êtes-vous prête à partager votre chambre avec plusieurs autres mères et à subir une césarienne en accouchant dans le public ? Un accouchement dans le privé vous coûtera en moyenne 2.700€ et vous aurez un peu plus de service et certainement un peu plus de moyens techniques en cas de complications, mais là, les frais s’envoleront.
- En Afrique du Sud un accouchement classique en clinique privée coûte entre 900 et 1.100€, il vous en coûtera entre 1.300€ et 1.500€ avec une césarienne sans complication ; ce qui semble tout à fait raisonnable. Toutefois, les tarifs annoncés n’incluent pas : les frais d’anesthésiste, de pédiatre, de gynécologue ou d’analyses sanguines complémentaires ; ni la chambre particulière qui coûte entre 40€ et 280€ par jour.
Il est souvent compliqué de comprendre ce qu’incluent les forfaits présentés par la maternité et quels sont les frais hors forfait. Combien coûtera par ailleurs le suivi de grossesse (écho, sages-femmes…) ?
Dans de nombreux pays, notamment d’Asie, aux Emirats, aux USA, la césarienne sera la règle (question de sécurité ou tout simplement de rendement financier). Est-ce que ça sera aussi votre souhait ?
Certaines règles locales peuvent avoir des conséquences plus grâves :
- Certaines anomalies congénitales ou génétiques ne sont pas recherchées ;
- Les IVG, mêmes thérapeutiques, sont interdites dans de nombreux pays ;
- A Manille, la ligature des trompes à partir de 30 ans est la règle pour les femmes ayant déjà eu plusieurs enfants, assurez-vous d’avoir fait le point avec le chirurgien en amont.
Parfois les établissements seront très bien équipés, mais le personnel pas toujours formé pour l’utiliser.
Accoucher dans le système public revient à accepter ses standards. Ce n’est pas qu’une question financière. S’orienter vers le privé est une solution qui peut vous laisser plus de liberté, mais sans assurance ou avec une assurance locale qu’est-il prévu en cas de complications ? Qu’est-ce que votre forfait maternité englobe comme frais ?
Les frais de prise en charge du nourrisson en cas de complications à la naissance ne sont pas automatiquement prévus par les assurances locales ou les systèmes de santé locaux car la grossesse n'est pas vécue comme dans nos sociétés occidentales. Il peut en être de même pour les frais liés aux complications de la mère car le fait de perdre un enfant à naître n'est pas forcément vécu de la même manière que chez nous.
Lorsque vous souscrivez à une assurance locale, assurez-vous d’une part que les garanties maternité fassent partie de la couverture proposée car bon nombre d’assurances ne prennent en charge ces frais qu'en option.
Assurez-vous que les frais de couverture en cas de complications pour la mère ou pour le nourrisson soient prévus également et avec des plafonds élevés. Il est rare que ces couvertures dépassent 50000 $. Ca peut être largement insuffisant, surtout si ce chiffre inclut les frais de la mère et de l'enfant.
Vérifiez également des clauses importantes sur la vie du contrat :
-Est-ce que le bébé pourra être rajouté au contrat sans prise en compte de ses conditions médicales à la naissance. Un enfant avec un problème de santé pourrait alors être impossible à garantir ailleurs.
-L’assureur est-il obligé contractuellement ou légalement de vous renouveler le contrat d’une année sur l’autre, ou peut-il le résilier à chaque renouvellement. Si votre grossesse a coûté cher et que l’assureur peut résilier votre contrat, il le fera sans hésiter car il aura peur qu’une nouvelle grossesse lui coûte à nouveau cher.
Désolé, ce n’est pas très glamour, mais effectivement c’est ce qu’il faut savoir en premier lieu concernant les garanties maternité à l'étranger : vous ne pourrez pas être couverte du jour au lendemain en cas de grossesse ! Un projet maternité s’anticipe au moins 1 an à l’avance.
Aucun assureur expatrié, ni même la CFE n’acceptera de vous couvrir pour une grossesse en cours. La seule exception qui existe est celle d'une grossesse déjà déclarée à la CPAM avant un départ de France.
Deux assureurs le faisait jusqu’en 2019, ils ont arrêté car la plupart des assurées qui souscrivaient chez eux en étant enceintes, résiliaient leur contrat juste après la naissance, laissant ainsi les autres assurés supporter les amortissements de ces lourdes dépenses.
Si vous n’êtes pas couverte localement par un système de santé public efficace, un projet de maternité s’anticipe si vous ne voulez pas avoir à supporter la totalité de frais qui peuvent atteindre des dizaines ou centaines de milliers d'euros.
Les assureurs privés locaux ne couvrent pas non plus les grossesses en cours, sauf dans les pays où la règlementation les oblige à le faire. C'est le cas des USA avec les contrats ACA Compliant.
Les assureurs expatriés appliquent tous un délai de carence inabrogeables sur les garanties maternité.
Selon l'assureur ce délai dure de 9 à 12 mois avant l’ouverture des droits. Si vous étiez couverte au préalable par une assurance comportant des garanties maternité, l’assureur ne supprimera pas cette période de carence. Cela, alors même qu’il y a des règles d’abrogations pour toutes les autres garanties.
Dans les contrats français, ce délai de carence est généralement « relatif » ; si une grossesse se déclare durant le délai de carence, mais que l’accouchement intervient une fois le délai expiré, l’accouchement pourra être pris en charge.
Dans les autres contrats internationaux ou même locaux le délai de carence est généralement « absolu » ; si la grossesse commence pendant de délai de carence, aucune prestation n’est due, même si l’accouchement a lieu bien après le terme de la carence.
La couverture maternité n’est pas prévue automatiquement dans toutes les formules des assureurs car elle représente un coût important et ne concerne qu’une petite partie des assurés et sur une courte durée.
Tous les assureurs se posent donc la même question : « Dois-je l’inclure et donc la faire payer à tout le monde et ainsi renchérir mon tarif et risquer de perdre tous les assurés qui ne sont pas préoccupés par la maternité ? »
Il faut donc s’assurer que :
- La couverture fasse partie intégrante de la formule choisie ;
- Si ce n’est pas le cas, il faut vérifier comment elle peut être rajoutée et à quel moment.
Les garanties maternité peuvent être présentes dans les formules complètes (comprenant optique/dentaire) ou peuvent être ajoutées uniquement sur des formules complètes chez certains assureurs. Chez d’autres, elles peuvent être ajoutées à une formule hospitalisation et médecine courante mais sur un niveau de formule milieu ou haut de gamme. Quelques assureurs exigent que le couple soit assuré ensemble pour souscrire à l'option.
Dans tous les cas, vous n’aurez pas la couverture maternité sur une formule basique.
Si vous n’avez pas pris l’option au moment de l’adhésion, vous ne pourrez peut-être pas l’ajouter à n’importe quel moment. Certains assureurs n’autorisent les changements de garanties qu’à l’échéance anniversaire, et quand vous l’ajouterez le délai de carence s’appliquera. C'est pour cela que cette question doit idéalement être abordée plus de 12 mois à l'avance.
Les garanties maternité se présentent sous forme de « forfait ». Cela parait simple car l’assureur détermine un montant fixe. La question importante est de savoir quels sont les frais qui entrent dans ce forfait.
Plusieurs fonctionnements existent :
- Le forfait inclut uniquement l’accouchement, et les premiers soins du nouveau-né. Le suivi de grossesse étant couvert par les garanties de médecine courante.
- Le forfait englobe tous les frais du suivi de grossesse à l’accouchement inclus.
Il faut également vérifier si en cas d’hospitalisation de la mère pendant la grossesse, c’est le forfait maternité qui intervient ou la garantie hospitalisation.
Par conséquent, un forfait de 5.000 € chez un assureur peut être mieux qu’un forfait de 7.000 € ou 10000 € chez un autre, car tout dépendra de ce qui relève du forfait et de ce qui relève des autres garanties.
Le forfait est toujours prévu pour un accouchement par voies naturelles. En cas de complications il sera doublé pour une césarienne, ou relèvera des garanties hospitalisation en fonction de ce qui est prévu par l’assureur.
Pour comprendre comment fonctionne une garantie, il faut lire attentivement les conditions générales du contrat. Le tableau synthétique ne suffit généralement pas. Nos conseillers maîtrisent parfaitement ces sujets et peuvent vous les expliquer.
Si vous avez un doute, demandez une confirmation écrite à votre assureur ou votre courtier. Le jour où il faudra payer des frais médicaux, seul l’écrit comptera.
Les soins sur les nouveau-nés sont les soins les plus coûteux, mais on touche ici à quelque chose qui va au-delà de l’aspect financier. La couverture de ces frais dépend en fait de la place donnée au nouveau-né dans la société.
Comprendre cette dimension permet de mieux appréhender les limitations et le fonctionnement des contrats locaux.
Dans les pays où les taux de natalité et les taux de mortalité infantiles sont élevés, les garanties locales sont limitées car on ne conçoit pas forcément « d’investir » des sommes correspondant à plusieurs années, voire plusieurs vies de salaire moyen, dans la santé d’un nouveau-né ; cela même si on fait partie des CSP+.
Même dans un pays comme Singapour où le taux de mortalité infantile est un des plus bas du monde, les garanties locales pour les nouveau-nés dépassent rarement 100.000 €. Ce qui correspond à peine à une dizaine de jours en service de néonatalité dans ce pays.
Dans la plupart des contrats français par contre, il n’y a pas de limitation sur les soins importants apportés aux nouveau-nés. Ils sont considérés comme des frais d’hospitalisation, sans sous-limitation, et ils sont couverts immédiatement dans la mesure où les parents sont déjà assurés et demandent le rattachement de l’enfant au contrat dans un délai de 30 jours. C’est un point assez technique mais qui peut avoir des conséquences dramatiques car, en dehors des hôpitaux publics, si vous ne pouvez pas montrer immédiatement que vous pourrez payer, les soins s’arrêteront.
Sur certains contrats, la garantie du nouveau-né peut être accordée même si la maternité n’est pas couverte au titre des délais de carence. Il peut donc être important de souscrire à une option maternité même si vous êtes déjà enceinte. La maternité ne sera pas couverte mais votre bébé sera couvert dès sa naissance et vous éviterez le pire en cas d’hospitalisation.
La maternité et les frais d’accouchement peuvent être pris en charge dès lors que la date d’adhésion est antérieure à la date de début de grossesse ou s’il y a coordination avec le régime général (c’est-à-dire adhésion dans les 3 mois qui suivent le départ de France) sinon ils ne sont pas pris en charge.
La CFE appliquera une prise en charge forfaitaire de 2.442,91€ pour un accouchement simple et de 2.756,87€ pour un accouchement avec chirurgie, dans le cadre d’un accouchement à l’étranger (données 2020).
Dans quelques pays où des accords de tiers-payant ont été passés avec un nombre limité et changeant d’établissements, les bases de remboursements sont alignées sur les tarifs négociés avec ces derniers. Depuis Mai 2018, il s’agit : du Guatemala, du Maroc, de l’Ile Maurice, de la Tunisie et du Liban. Cette information est cependant sujette à modification sans préavis de la part de la CFE. Elle l'a fait à plusieurs reprises ces dernières années.
Si vous accouchez à l’étranger dans un établissement non conventionné par la CFE et que vous n’avez pas d’assurance expatrié complémentaire, vous devrez faire l’avance des frais et adresser les factures détaillées et acquittées pour remboursement. Celui-ci intervient, en fonction de la dépense engagée, dans la limite de tarifs forfaitaires qui comprennent l’hébergement et les frais médicaux.
Dans le cadre d’un accouchement en France, vous n’aurez pas d’avance de frais en cas d’hospitalisation dans un établissement conventionné par la sécurité sociale (sur présentation de votre carte CFE).
Selon les types de frais, vous bénéficiez d’une prise en charge sur la base du prix français ou d’un taux en pourcentage des frais payés. Ce taux variera selon le pays de soins.
Exemples :
- Les consultations de médecins sont remboursées à 17.50 € ou 25 €.
- Les échographies seront remboursées à 55% ou 72% dans les pays les moins chers (Afrique, Malaisie, Viet Nam…) ou seulement à 15% ou 19% dans les pays les plus chers (Hong Kong, Royaume-Uni, USA…)
- Les hospitalisations seront remboursées à 67% dans les pays les moins chers, 31% dans des pays intermédiaires tels que la Chine ou le Costa-Rica ou seulement à 19% dans les pays les plus chers.
Vous comprenez facilement que cette base de remboursement ne sera pas adaptée en cas de problème grave sur la mère ou l’enfant.
Avec une assurance expatrié complémentaire, vous vous assurez une tranquillité d’esprit pour un moment de la vie où l’on ne veut pas à avoir à faire des choix en fonction de critères financiers.
Choisir une couverture expatrié, c’est garantir avant toute chose que l’on pourra faire suivre sa grossesse et accoucher selon les standards que l’on connait surtout en cas de complications.
Pour le bébé, en cas de problème à l’accouchement, de naissance prématurée, de malformation congénitale ou de maladie diagnostiquée à la naissance c’est la certitude de pouvoir lui apporter des soins de qualité, sans avoir à faire des choix en fonction de critères financiers.
Les points forts de l’assurance expatrié :
- Accès au secteur privé, avec des médecins qui s’exprimeront dans une langue que vous connaissez et qui comprendront vos demandes ; des installations de qualité ; une chambre particulière ou à deux lit ; le respect de vos choix (accouchement naturel ou césarienne...)
- Un bon niveau de remboursement, surtout pour les pays au frais de santé sont chers.
- Prise en charge en cas de complications pour la mère ou le nouveau-né ; y compris l’évacuation sanitaire si les équipements ne sont pas adaptés.
- Prise en charge des vaccins, tests classiques etc. à effectuer durant la grossesse et après l’accouchement.
Une notion importante évoquée ci-dessus est celle de l’évacuation sanitaire. Dans le cas d’une prise en charge urgente nécessitant des compétences ou des équipements, non disponibles ou inadaptées localement, l’assistance permet de vous évacuer sur un pays aux installations plus adaptées (par exemple Singapour pour les Philippines), voire en France. Tout le nécessaire sera fait pour que vous soyez entre de bonnes mains et avec les bonnes interventions.
Pour finir, les nouvelles options de téléconsultations vous permettent d’avoir accès à un avis médical de référence. Certains pays auront beau être équipés avec du matériel dernier cri, parfois les médecins n’auront pas les compétences pour les exploiter au mieux. Il arrive par exemple qu’une mauvaise interprétation d’échographie laisse la mère dans l’angoisse pendant des semaines, avant que le médecin ne revienne sur sa première lecture, ou s’aperçoive le jour de la naissance d’un problème.
Aujourd’hui la majorité des assureurs expatriés proposent un service de téléconsultation (via médecin direct par exemple), ou de second avis médical, qui vous permettent d’avoir accès à des consultations avec des médecins spécialistes pour un avis de qualité. Ce service est automatiquement inclus dans les garanties santé.
Vous le savez à présent, la maternité à l’étranger ne s’improvise pas (même si dans ce domaine, les surprises arrivent, on peut essayer de prévoir un tel évènement), elle a un coût pour vous mais aussi pour l’assureur. C’est la raison pour laquelle, ils sont de plus en plus réticents à assurer ce risque.
Afin de profiter pleinement de cette période à part, un contrat expatrié vous assurera une tranquillité d’esprit non négligeable, il faut l’anticiper et souscrire au moins 5-6 mois avant le début de la grossesse. Si vous le faites plus tard, les choses seront beaucoup plus compliquées et vous devrez faire des choix désagréables.
Demandez conseil à notre équipe qui vous renseignera de façon personnalisée.